Pour la première fois, la communauté cinématographique internationale, avec ses réseaux, ses loobies, ses influenceurs, ses financeurs, ses fonds, ses défenseurs les plus coriaces des Droits des femmes, se trouve impuissante face au scénario taliban qui devient un film des plus rébarbatifs…
Et d’un ! Rien qu’en faisant route sur Kaboul et en guise d’ouverture, les Talibans ont déjà torturé et tué un comédien, un poète et un responsable de la culture au gouvernement sans oublier de déscolariser des milliers de filles… La lettre de la réalisatrice afghane, Sahraa Karimi, est d’une spontanéité et d’une simplicité qui donnent froid au dos. En quelques lignes, elle décrit une situation qui donne des frissons. Une lettre où elle lance un appel de détresse à toutes les «communautés cinématographiques du monde» de sauver l’art en Afghanistan et en particulier le cinéma et les femmes cinéastes. Elle parle au nom des femmes afghanes, des artistes et des cinéastes. «Tout ce que j’ai travaillé si dur pour construire en tant que cinéaste dans mon pays risque de tomber, écrit Sahraa Karimi. Si les Talibans prennent le dessus, ils vont interdire tout art. D’autres cinéastes et moi pourrions être les prochains sur leur liste de succès. Ils dépouilleront les droits des femmes, nous serons poussées dans l’ombre de nos maisons et nos voix, notre expression sera étouffée dans le silence». Malheureusement, on ne le sait que trop, on connaît les «faits d’armes» des Talibans contre les femmes et la culture. Ils ne le cachent pas, bien au contraire, ils se vantent de leurs crimes ! Mais maintenant, ce sera dans l’impunité totale et dans un État taliban en bonne et due forme. Malheureusement oui ! Ils dépouilleront les droits des femmes… Ils phagocyteront toute expression artistique et de manière officielle… Au vu et au su de tout le monde. Un coup de massue dans le monde du cinéma et de la culture qui perd sa langue d’ailleurs face à cette situation. Les plus hardis d’entre eux ont pensé à rendre hommage au cinéma afghan dans leurs festivals avec un ou deux hommages… Puis ça s’arrêtera là. Ça se discute dans les bureaux des plus grands festivals… D’ores et déjà, c’est risible pour certains… Ça fera exhibition des dernières images issues de ce pays et ça rejaillira plus sur le festival que sur la situation des artistes en Afghanistan.
Pour la première fois, la communauté cinématographique internationale avec ses réseaux, ses lobbies, ses influenceurs, ses financeurs, ses fonds, ses défenseurs les plus coriaces des Droits des femmes, se trouve impuissante face au scénario taliban qui devient un film des plus horribles. D’ailleurs, cela explique tout ce silence et pas que des milieux cinématographiques.
De la communauté internationale tout court. Et la réalisatrice d’ajouter : «C’est une crise humanitaire, et pourtant, le monde est silencieux.
Nous nous sommes habituées à ce silence, pourtant, nous savons que ce n’est pas juste.(…..) Nous avons besoin de votre voix. Les médias, les gouvernements et les organisations humanitaires mondiales sont pratiquement silencieux comme si cet “accord de paix“ avec les talibans était légitime. Ça n’a jamais été légitime. Les reconnaître leur a donné la confiance nécessaire pour revenir au pouvoir. Les Talibans ont brutalisé notre peuple tout au long du processus de négociation». Déjà, certains médias français donnent un accès payant pour la lecture de cette lettre… C’est vous dire !